Un vote organisé dans un climat politique lourd, alors que le président sortant Faustin-Archange Touadéra cherche à prolonger son pouvoir après une réforme constitutionnelle controversée, sur fond d’insécurité persistante et de défiance de l’opposition.
Le scrutin s’est ouvert ce dimanche en République centrafricaine, mobilisant environ 2,3 millions d’électeurs dans 6 762 bureaux de vote, selon l’Autorité nationale des élections. Les Centrafricains sont appelés à élire simultanément leur président, leurs députés, leurs représentants régionaux et municipaux. Les bureaux doivent fermer à 17 heures GMT, avec des résultats attendus le 5 janvier.
Au centre de cette journée électorale, la candidature du président sortant Faustin-Archange Touadéra, 68 ans, qui brigue un troisième mandat. Élu en 2016 puis réélu en 2020 dès le premier tour, il bénéficie désormais de la révision constitutionnelle adoptée par référendum en 2023, supprimant la limitation des mandats et allongeant leur durée à sept ans. Favori du scrutin, il a axé sa campagne sur la sécurité et la promesse de stabilisation après les accords de paix signés avec plusieurs groupes armés, ainsi que sur des projets d’infrastructures de base.
Face à lui, sept candidats sont en lice. Les figures de l’opposition, dont Anicet-Georges Dologuélé et l’ancien Premier ministre Henri-Marie Dondra, dénoncent des entraves à leurs campagnes en province et accusent le pouvoir de verrouiller le jeu politique. Une partie de l’opposition, réunie au sein du Bloc républicain pour la défense de la Constitution, a choisi de boycotter le scrutin, contestant la transparence du processus.
Ce vote se tient dans un pays encore profondément marqué par la violence. Malgré l’accord politique de 2019, l’insécurité persiste dans certaines régions. Selon l’ONU, plus de deux millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire et près d’un million sont déplacées ou réfugiées. Dans ce contexte, l’élection ne se limite pas à une alternance ou à une reconduction du pouvoir : elle cristallise les craintes d’un verrouillage institutionnel et l’espoir fragile d’une stabilité durable.
Par silabosoona.com







